Le biotope des salades.

laitue scariole, prêle, gesse* (pois sauvage),
liseron des champs, knautie des champs.
La laitue sativa, la laitue cultivée dans nos potagers, est probablement dérivée depuis l'Egypte ancienne, de la laitue scariola. La laitue cultivée a du mal à se naturaliser, elle n'est pas réellement subspontanée. On la trouve en compagnie des Carottes, des Laiterons (Sonchus sp.) et des Epinards sauvages (Chenopodium sp.).

LES LAITUES SAUVAGES
Le biotope des laitues sauvages est souvent anthropique et rudéral, thermophile, héliophile, voir sec et brûlé par le soleil.

Les Lactucas affectionnent les terrains en friche tout comme les prairies. On la trouve dans les plaines jusqu'en altitude, de la méditerranée jusque dans les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, le Jura et l'Auvergne, avec une préférence pour les sols calcaires et/ou siliceux.

Une variété affectionne même les zones ombragées et humides des bois.
On la trouve en compagnie d'autres astéracées et des graminées, ainsi que du plantain, du liseron, des renouées et du coquelicot. Beaucoup de plantes peuvent entrer dans la composition de mesclun de jeunes feuilles de salades sauvages; elles est très appréciée dans le midi de la France et dans le Périgord. Les laitues sont calmantes, rafraîchissantes et dépuratives, riches en eau et en minéraux et légèrement laxatives. Les graines des laitues contiennent une huile grasse comestible. Le latex des laitues, dont elles tirent leur nom, est similaire à l'opium, sans sa toxicité. Le latex est soporifique, hypnotique voir narcotique à forte dose. La laitue vivace était cultivée au XIXe siècle dans la région de Clermont-Ferrand comme substitut de cette drogue pour les curistes en désintoxication.





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La laitue scariole: friches annuelles, subnitrophiles, médioeuropéennes


Les très jeunes feuilles de la laitue scariole encore douces se consomment crues en mesclun, ou cuites à l'huile d'olive; à cueillir à l'état de jeune rosette au printemps. Leur astringence et leur piquant sous les feuilles les rendes vites inconsommables.

phytotype de la laitue sauvage lactuca scariola (base de données SOPHY)

ARBRES: -
ARBUSTES: -
GRIMPANTS LIANESCENTS: gaillet gratteron, liseron des haies.
HERBACÉES : liseron des champs, coquelicot(!), cirse des champs, carotte, plantain lancéolé, gaillet grateron, laiteron épineux, chénopode blanc, séneçon commun (!), laiteron maraîcher, bourse à pasteur, euphorbe réveille-matin(!), armoise commune(!), stellaire moyenne, picridie fausse épervière, luzerne lupuline*(!), fumeterre officinale, vergerette du Canada, rumex crépu, liseron des haies, vipérine commune(!).
GRAMINÉES: brome stérile, chiendent officinal, pâturin annuel.
COUVRE SOL: liseron des champs, renouée des oiseaux, mouron rouge ou bleu (!), fumeterre officinale, luzerne lupuline* (jaune), véronique de Perse.
NFP: (fixateur d'azote): luzerne lupuline.

Dans le biotope, les laitues sont représentes entre 10% et 25% minimum en moyenne de la végétation, parfois moins (abondance 1-3 et 2-3).
(seuil d'abondance-dominance 1=>10%, 2=<10%, 3=<25%, 4=<50%, 5=<75%, 6=100%).

Les plantes écologiquement similaires sont: le coquelicot rouge, le brôme stérile, le laiteron épineux, l'euphorbe réveil-matin, le séneçon commun, le laiteron maraîcher, la picride fausse vipérine, la mauve sylvestre, le fumeterre officinale, la petite linaire, le torilis des champs, la passerage drave, la chicorée sauvage, la véronique luisante, la vergerette du Canada, le chénopode blanc, la mercuriale annuelle, le liseron des champs, la roquette sauvage, le rapistre rugueux, le sysymbre officinale, l'ivraie raide, le mélilot officinal*(NFP), l'oseille gracieuse, la bourse à pasteur, géranium à feuille ronde, la véronique de Perse. 




Les laiterons, la chicorée, le chénopode blanc, la roquette sauvage, la bourse à pasteur, l'oseille, les géraniums et la mauve sylvestre sont des plantes sauvages comestibles que l'on peut cultiver dans les carré et les buttes, en compagnonnage avec les laitues de variétés cultivées. On mange leur feuilles lorsqu'elles sont encore jeunes, comme les pissenlits ou comme des endives. Elles sont très nutritives et minéralisantes, comparées aux espèces de salades de variétés cultivées. 

Attention, d'autres plantes sont toxiques voir mortelle, comme la mercuriale, le séneçon, le mourron rouge et l'euphorbe. Mais elles jouent un rôle essentielle dans les relations d'entre-aide entre les plantes.

Les plantes fidèles bio indicatrices:
Parmi les plantes nitrophiles on retrouve les liserons, la luzerne, le gaillet gratteron, la stellaire, les chénopodes et les sonchus.

La stellaire et la véronique indiquent un bon équilibre du sol.
La renouée des oiseaux et le vergerette du Canada indiquent un sol perturbé et brûlé par les UVs, souvent pauvre.
Le liseron des haies est une plante bio indicatrice d'un sol engorgé en eau et en matière organique, souvent pollué par les nitrates et les nitrites.
La bourse à pasteur est un bio accumulateur de métaux lourds et supporte la pollution aux hydrocarbures; elle augmente souvent son taux d'anthocyane et devient rouge pourpre.

La plante couvre sol dominante devrait vous donner des informations précieuses sur la qualité du substrat et de l'air environnant. Méfiez-vous des pollutions anthropiques issues de l'agriculture, du trafic routier, des déchets ménagers et industriels.

Les applications en permaculture:
Les laitues sauvages sont des plantes pionnières de recolonisation des espaces rudéraux. Elles s'adaptent à une diversité de milieux et on trouve une diversité d'espèces de la plaine à la montagne, jusqu'en méditerranée et même une espèce de sous-bois. Sa forte adaptabilité fait d'elle une plante compagne idéale pour tous les potagers avec d'autres astéracées cultivées, notamment les légumes racines. Leur rosette garde l'humidité au sol, et leur hampe florale fournit de nombreuses graines pour les oiseaux. Leur propriétés sédative et narcotique est un allié en biodynamie pour réguler les grignotages des rongeurs et des limaces.

Compagnonnage:
Laitue, le liseron et le coquelicot.
laitue cultivée dans son biotope naturel compagnonnage avec les plantes sauvages
A l'aide de ces associations préférentielles, vous pouvez cultiver dans vos buttes ou à même le sol les espèces sauvages comestibles, les espèces sauvages compagnes même toxiques (comme le séneçon ou le coquelicot), et décliner vos plantations avec des variétés cultivées.

Les laitues poussent bien dans une forte densité de plantains lancéolés, de carottes et de céréales. Par extension, la carotte  pousse en compagnie des alliacées comme l'ail, l'oignon, la ciboulette.

Le plantain peut servir de plante analgésique pour les plantes sensibles aux alliacées, comme l'ail, si vous cultivez en forte densité synergétique. Pour plus d'infos à ce sujet, voir les commentaires et aussi l'article "Culture synergique: les catalyseurs biologiques."

Les plantes carbone comme les graminées, les grandes hampes des sonchus, des laitues et autres astéracées sont de grands producteurs de carbone et aident à la régénération d'humus dans les sols siliceux, rocheux , perturbés ou pauvres. Les plantes couvre sol sont souvent riche en azote et autres minéraux comme les liserons et les renouées.

Les laitues s’accommodent d'ailleurs de mulch riche en azote et en minéraux provenant des autres plantes bio accumulatrices comme les liserons, les sonchus, les gaillets. La prêle qui affectionne les terrains siliceux et travaillés est une plante minéralisante.


Les fixateurs d'azote ne sont donc pas systématiques, mais préférables, surtout si vous cultivez des légumes racines comme les carottes qui ont besoin des bactéries rhizobium pour se développer. Le mélilot officinal partage les mêmes caractéristiques écologiques que la laitue, il est donc un de ces fixateurs d'azote potentiel.

Les laitues poussent souvent dans les zones anthropiques ou agricoles, donc déjà riches en azote, ce qui explique qu'elles peuvent parfois s'implanter sans plantes fixatrices d'azote, car il est suffisamment présent dans le sol ou rendu assimilable par le mulch des autres plantes.

La présence d'un bon fixateur d'azote de type mélilot officinal, trèfle, luzerne, gesse ou pois est fortement recommandé surtout si votre sol à une faible capacité de rétention des nutriments et si vous cultivez des légumes racines en compagnonnage de type carotte, radis ou chicorée.

Enfin, il est essentiel d'associer les laitues à des plantes riches en substances soporifiques ou narcotiques comme le coquelicot, le séneçon, l'armoise, le mouron rouge ou bleu, les laitues sauvages pour prévenir des grignotages intempestifs des lapins - qui affectionnent les laitues et les carottes- et des campagnols - qui affectionnent les bromes et les graminées. On appelle d'ailleurs une autre variété, la laitue vivace, la laitue du lièvre. Le latex des laitues est d'ailleurs laxatif, expectorant, soporifique, hypnotique voir narcotique.

La laitue sauvage et le coquelicot sont réputés pour leurs vertus soporifiques, notamment sur les lapins. Elles peuvent être des plantes compagnes de la carotte dont elle partage le même biotope rudéral et la même faune gourmande. Les espèces cultivées de Lactuca ont perdu cette propriété car le latex est bien moins astringent et sédatif. Les chicorée sont les mieux conservées; c'est d'ailleurs pour ça qu'elles sont moins grignotées par les limaces. Il peut être bon d'intégrer des laitues sauvages et des coquelicots en compagnonnage, ils participeront à défendre vos légumes cultivés contre les nématodes, les limaces, certains insectes et les petits mammifères.

Le fumeterre procure un met de choix alternatif aux petits mammifères, il est digestif, apéritif et dépuratif. Pensez à réserver un bosquet de fumeterre qui détournera les gourmants des rosetets de vos salades et des racines de carottes.

Les oiseaux jouent un rôle essentiel dans la régulation des insectes, dans la dissémination des graines et les déjections de fientes riches en EM et en matière organique; la présence de graminées et de renouée est importante pour leur assurer une présence annuelle. Les alliacées repoussent les larves des carottes qui repoussent les larves des mouches des alliacées. Les chénopodes et les chardons attirent les pucerons noirs, qui attirent les fourmis, qui mangent les oeufs de papillons - limitant ainsi les chenilles - qui attirent à leur tour les oiseaux. Les pucerons noirs sur les chénopodes et les camomilles attirent les coccinelles et leur larves.

Les limaces et autres gastéropodes décomposent la matière organique et les cadavres d'insectes pour produire de l'humus riche en glomérine - une protéine secrétée par le mucus des gastéropodes qui serre à maintenir le sol ensemble. Dans les sols rocheux , siliceux et sec, les vers de terre ne peuvent pas survivre; ce sont donc les limaces et les escargots en surface qui jouent ce rôle car ils peuvent se cacher du soleil sous les feuilles ou sous les pierres. C'est grâce aux gastéropodes que le sol va se transformer vers une terre plus accueillante pour d'autres plantes. Ils attirent à leur tour les hérissons et les campagnols. Eux même régulés par les renards et les rapaces comme les buses.
Pour plus d'infos sur le rôle postiifs des limaces et des escargots dnas votre jardin, consultez notre article: Les limaces et autres gastéropodes, amis du jardinier.

MYCOGARDENING
légumes et champignons sur buttes


régénération cellulaire de chicorée moisie
après introduction de clitocybe géotrope
Les associations entre les laitues et les clitocybes pour un mutualisme contre la décomposition et le pourrissement liés à une sur humidité.

Une cure de jouvence pour vos laitues et chicorée? une saisonnalité prolongée, des propriétés antifongiques, gastérophobes, conservatrice, antioxydante, cicatrisante et régénératrice cellulaire?

Bientôt plus d'infos sur les propriétés médicinales extraordinaire des clitocybes tête de moine et des pieds bleus associés aux laitues. >>> Compte rendu positif de l'expérience en cours.


clitocybe géotrope var. maxima
La productivité des clitocybes, plusieurs kilos par butte. 


les clitocybes:
la clitocybine, la clitocine, la nébularine, la clitolactone.



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LES AUTRES LAITUES SAUVAGES
La laitue vivace : friches vivaces rudérales pionnières, mésoxérophiles, médioeuropéennes
Lactura perennis, laitue vivace, est la seule salade sauvage qui reste douce toute l'année, même une fois la rosette et la hampe florale développée. Elle est idéale pour les salade et les mescluns. On la distingue d'ailleurs par leur fleur mauve, semblable à la chicorée. La plus part des autres salades sauvages ont de petites fleurs jaunes.


 


 


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La laitue vireuse: bisannuel, bassin méditerranéen, rudérale et nitrophile
La laitue vireuse compte avec le pavot somnifère, la jusquiame ou encore le cannabis parmi les plantes sédatives, analgésiques, antispasmodiques et psychotropes les plus illustres qui soient connues depuis l'Antiquité. Le latex recueilli par incision sur la plante a des propriétés hypnotiques et narcotiques, similaire à l'opium; elle fut cultivée à la fin du XIXe siècle dans la région de Clermont-Ferrand comme substitut de l'opium dans les cures de désintoxication de cette drogue, car elle n'en possède pas la toxicité( Couplan).



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La laitue des vignes: friches vivaces xérophiles, méditerranéennes.


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La laitue des murailles (mycelis muralis). laitue des bois, zone humide, sol sec et pauvre.

phytotype de la laitue des murailles (base de données SOPHY)
Les variétés de laitues

LES LAITUES Lactuca

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